Je veux vivre comme je l’entends en Algérie

                                              Je veux vivre comme je l’entends en Algérie

 

 

Par Yanis Koussim

Témoignage Yanis Koussim, réalisateur algérien, paru sur facebook, le 19 février 2011

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Mes amis et mes proches savent ma réputation d’insomniaque… Depuis que je ne suis plus écolier, je m’arrange toujours pour trouver une raison, bonne ou mauvaise, de ne pas dormir…La raison pour laquelle je ne dors pas cette nuit, je m’en serais bien passée !Non, ce n’est pas parce que je « m’éclate » avec mes amis que je ne dors pas ; car mes amis ont depuis longtemps quitté l’Algérie, s’étant envolés vers d’autres contrées pour y chercher une bonne formation, un travail digne d’eux, ou juste une qualité de vie qu’ils n’ont pas trouvée dans leur pays.Ce n’est pas non plus un film palpitant, ou un livre captivant qui me tient en veille ; car depuis que l’insouciance de mes vingt ans a laissé place aux préoccupations de la trentaine d’un Algérien qui n’est ni commerçant, ni fils de moudjahid (vrai ou faux) ni frère-de-la-sœur-de-l’oncle-au-deuxième-degrés-du-demi-frère-d’un-wali-ou-d’un-militaire-haut-placé, je vois de moins en moins de films, et je ne lis presque plus… Elles sont bien loin ces années où je pouvais passer toute une nuit à lire, sans me soucier des jours qui viennent !Point d’étreintes passionnées m’empêchant de m’abandonner aux bras de Morphée ce soir… pour cela, il faut avoir une maison à soi, ou un carnet de famille pour aller à l’hôtel…Je ne dors pas parce que je m’enivre au claire de lune, la baie d’Alger a mes pieds, sur le balcon de chez mes grands-parents ; les voisins risquent de me voir, et parmi eux, un terroriste repenti peu se trouver, ou un représentant de l’ordre, qui pourrait m’arrêter pour « conduite allant à l’encontre de la morale », même si mon pays est producteur Lire la suite…et exportateur de vin.

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